Le mont Rushmore se trouve à peu près au milieu de nulle part, et on peut dire que c’est fait exprès : le but, au moment où le projet a été initié dans les années 1920, était d’attirer dans le coin des touristes qui n’avaient pas beaucoup de raison de venir si loin des métropoles (même si la région des Black Hills du Dakota est très jolie).

 

Prochaine attraction dans 250 kilomètres !

 

 

 

 

À voir la petite ville abominablement touristique qu’il faut traverser avant d’arriver au monument (2 millions de visiteurs par an), on peut dire que c’est réussi.

Et pour faire venir tout ce monde-là, on a fait un monument très américain – c’est-à-dire TRÈS grand, TRÈS audacieux et TRÈS patriotique.

Le mont Rushmore, tout le monde connaît, donc vous savez que c’est comme ça.

Mais vous savez peut-être moins que, en contexte, c’est comme ça:

(Ça paraît peut-être moins grand sur la deuxième photo, mais sur place les visages de 18 mètres de haut, sculptés dans le granite à coup de dynamite par Gutzon Borglum et ses ouvriers, restent très impressionnants.)

Touchant à la fin de notre tour des États-Unis, nous retrouvons les quatre grands présidents comme de vieilles connaissances : Jefferson, Washington, Lincoln, Roosevelt… Philadelphie, Washington, Mount Vernon, Monticello, Gettysburg, Yosemite et tous les parcs nationaux… Nous avons visité leurs maisons et les lieux où ils se sont illustrés, partout leur souvenir a été évoqué…

C’est donc avec une sincère admiration (et pas seulement pour regarder leurs trous de nez) que nous levons les yeux vers ceux qui ont fondé le pays (George Washington, héros de la guerre d’Indépendance et premier président ; Thomas Jefferson, rédacteur de la Déclaration d’indépendance et troisième président), qui ont préservé son unité au moment de la guerre de Sécession (Abraham Lincoln) et qui l’ont aidé à se développer (Theodore Roosevelt – ça paraît peut-être un peu moins flamboyant, mais il était sympa quand même et en plus il était copain avec le sculpteur).

À la nuit tombée, un spectacle Son & Lumière. Enfin, une cérémonie patriotique plutôt : rappel de l’œuvre des présidents, hymne national, descente du drapeau. Tous les soldats ou leur famille sont appelés sur scène pour un hommage arme par arme (marine, aviation, garde-côtière, etc.). Une chose est sûre : qui voyage un certain temps aux États-Unis ne peut ignorer qu’il se trouve dans un pays qui vit dans le constant rappel de ses guerres passées ou (très) présentes. Un pays en armes.