Boucler la boucle. Retourner à Montréal sans s’arrêter à Toronto, sans s’arrêter à Ottowa, parce que pas le temps. Passer voir des amis québécois et leur joli lac, quand même.
Trouver un concessionnaire chez qui laisser le camping-car en vente. Le vider, le nettoyer de fond en comble, jeter, jeter, jeter impitoyablement ou donner ce qu’on a pu accumuler pendant le voyage et qui ne tiendra pas dans les valises – des jouets, des livres, des affaires d’école, des vêtements trop petits. Se désespérer parce que jamais on ne pourra remporter les brochures touristiques qu’on avait accumulées comme autant de petits trésors, des traces de notre itinéraire. Mais il faut bien prendre les guides, et ces livres qu’on nous a donnés et qu’on n’a pas encore eu le temps de lire. Constater que même si on n’avait pas emporté tant de choses, vue la taille du camping-car, c’était déjà trop : deux pantalons, trois/quatre tee-shirts, deux pulls, ça suffit pour vivre !
Arriver très avance à l’aéroport parce qu’on se sera au moins épargné ce stress. Arriver un peu en retard à la porte d’embarquement, parce qu’on a pensé trop tard à aller dépenser ses derniers dollars canadiens à la boutique de confiseries détaxées.
Pleurer dans l’avion. Parce qu’on est fatiguée. Parce que c’est fini. Parce que c’était merveilleux. Parce que ce n’était pas le voyage idéal qu’on avait imaginé. Faire le deuil à la fois du voyage réel et du voyage rêvé.
Et se rendre compte le lendemain que le voyage continue…