Quand nous arrivons à Chicago, nous sommes un peu sur les rotules, il faut avouer : plus d’un an de voyage, un dernier mois très dense en visites alternant avec de longues journées de route… Ça sent la fin – d’ailleurs on a rejoint le bout de la fameuse route 66.

En plus, nous n’avons que deux-trois jours sur place. Pas question d’imaginer découvrir tous les quartiers intéressants de cette ville cosmopolite, la troisième des États-Unis, ni de visiter les passionnants musées – on a tout juste la force de se promener dans le centre et sur le Magnificent Mile.

Par bonheur, l’art est justement dans la rue : Chagall, Picasso, Miro, Calder…

Et le fameux Cloud Gate d’Anish Kapoor, miroir de la ville.

Où est Charlie ? Nous figurons plusieurs fois sur l’image ci-dessous…

Se promener dans Chicago, c’est aussi prendre un cours d’architecture à ciel ouvert, puisque la ville est le berceau des gratte-ciel, qui s’y déclinent depuis un siècle et demi dans tous les styles.

Au détour du célèbre métro aérien qui encercle le centre-ville… une tour Trump ! (Toujours aussi discret ; c’est le quatrième plus haut bâtiment des États-Unis.)

Pour en venir au titre de l’article : la ville possède la plus grande densité du pays en portes tambour. C’est frappant quand on est sur place, il n’y a pratiquement que ça pour entrer dans les bâtiments publics, les immeubles de bureau ou d’habitation, les commerces, les restaurants, etc. Pourquoi ? Le sas ainsi ménagé permettrait d’isoler le bâtiment du froid polaire et de la chaleur humide qui peuvent régner à Chicago, de la pollution, du bruit… J’ajouterais que la réputation de la ville d’être venteuse (on l’appelle « Windy City ») a dû jouer un rôle. Je vous épargne les détails scientifiques de la théorie qui veut que ce type de porte soit apparu à Chicago à cause de la hauteur toujours plus grande des bâtiments et de l’effet d’aspiration que créerait la colonne d’air des cages d’ascenseur, et je me concentre sur une dernière : la porte tournante permettrait de fluidifier la circulation des armées d’employés qu’on croise à l’entrée et à la sortie des bureaux aux heures de pointe. Et là, j’ai un léger doute.

Parce que ce n’est quand même pas toujours simple de prendre une porte à tambour (d’ailleurs, c’est pour ça qu’on le remarque). Il faut se concentrer, et sur les forums des habitants de Chicago on trouve des pages entières de plaintes sur les gens qui laissent passer des cases vides parce qu’ils n’osent pas se lancer, ceux qui veulent monter trop nombreux et qui entravent le mouvement et provoquent un entassement gênant, ceux qui s’arrêtent de pousser dès que quelqu’un d’autre le fait (vilains passagers clandestins), ceux qui ont la mauvaise idée d’avoir des enfants ou des poussettes… Il a aussi l’épineux sujet des portes automatiques – celles qui tournent toutes seules et dans lesquelles il faut sauter au passage, et celles qui se mettent à tourner à votre arrivée (et qu’il ne faut surtout pas pousser, sinon elles s’arrêtent !). Il paraît qu’on ne compte plus les accidents de porte à tambour. Bref, l’habitant de Chicago est joueur et ne s’ennuie jamais.

La version hachoir à viande.

 

 

 

 

 

Pas d’erreur, on est bien aux Etats-Unis (mais vu les conflits susmentionnés, on est content que les gens ne soient pas armés !).