Fin juin, la neige a enfin relâché un peu de son emprise sur la Sierra Nevada après les chutes record de cet hiver et nous pouvons grimper vers ses sommets pour admirer les formidables spécimens de séquoias géants qu’on trouve dans les deux parcs jumeaux de Sequoia et Kings Canyon.

 

 

 

 

 

En une heure de grimpette, on passe de la plaine fertile à des collines sèche et jaunes, puis à la forêt avec vue sur la haute montagne, notamment depuis le dôme granitique de Moro Rock. On passe aussi du niveau de la mer à 2 000 mètres (et plus de 3 000 pour les plus hauts sommets du parc), ce qui est d’autant plus appréciable ce jour-là que la canicule nous talonne.

Ces fameux séquoias : nous avions déjà vu des séquoias redwood (les plus hauts, sur la côte Pacifique – voir article du 23 janvier), c’est donc au tour des séquoias géants (les plus larges), dont les deux incontournables : le général Grant (80 mètres de haut, « arbre de Noël de la nation » : deux étoiles – l’attraction, pas le général) et le général Sherman (84 mètres de haut, 31 mètres de circonférence, plus grand organisme vivant du monde : trois étoiles). Dieu merci, ces arbres ont reçu le nom de généraux nordistes et non sudistes, donc pas de risque qu’on veuille les abattre ou les débaptiser.

Eternel problème de l’échelle pour le photographe : soit je coupe l’arbre, soit le cadre est tellement large que vous ne voyez probablement pas les fourmis à ses pieds qui pourraient vous donner une idée de sa taille. Ou alors, je mets une photo vraiment, vraiment tout en hauteur en espérant que vous aurez la patience de descendre tout ça pour lire la suite. Faisons l’expérience…

Mais à vrai dire, même sur place, il se produit ce phénomène curieux : comme tout est démesuré dans ce paysage et que ces arbres respectent davantage les proportions auxquelles nous sommes habitués (rapport hauteur/circonférence, voir photo du général Sherman), ils sont presque moins saisissants que les immenses redwood en baguette de tambour.

 

Finalement, les futaies denses sont aussi impressionnantes que les individus isolés…

 

 

 

… et pour donner une idée du volume des spécimens records et s’assurer que le touriste reparte dûment ébaubi, les panneaux pédagogiques installés par le parc donnent des comparaisons souvent plus amusantes qu’éclairantes !

Comparaison classique : le général Grant est si large qu’il faudrait 20 personnes se tenant la main pour en faire le tour.

 

 

Comparaison routière : si le tronc du général Grant était le réservoir d’une voiture qui consomme un gallon aux 25 miles [soit 10 litres aux cent – ne me remerciez pas], vous pourriez faire 350 fois le tour de la Terre sans reprendre d’essence [heureusement parce que vous ne pourriez pas entrer dans la station-service].

 

Comparaison sportive : si on pouvait remplir le tronc du général Grant avec des articles de sport, il pourrait contenir 159 000 ballons de basket ou plus de 37 millions de balles de ping-pong.

 

Et combien de balles de tennis ? Vous avez une heure.