13-16 juin – San Diego : une autre statue à déboulonner ?

San Diego

San Diego vu d’en haut, c’est-à-dire vu des 128 mètres d’altitude du promontoire de Point Loma, la péninsule qui ferme la baie de San Diego au nord.

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Au premier plan dans la baie, on découvre Coronado Island, qui, comme son nom ne l’indique pas, est une presqu’île – et qui résume à elle seule la double nature de San Diego : la moitié sud est occupée par une petite ville balnéaire très verdoyante et très cossue et la moitié nord par une partie de l’immense base navale américaine qui fait de San Diego le port d’attache de la flotte Pacifique (avec un grand P).

Car San Diego, c’est la ville de la douceur et du soleil perpétuels, des palmiers, des plages magnifiques, de l’hôtel Del Coronado (Certains l’aiment chaud) et des immeubles aux vitres de verre fumé qui s’en vont deux par deux au soleil couchant.

 

Mais si l’on regarde attentivement, on découvre au-dessus des bateaux de plaisance de la marina le balai des hélicoptères de l’armée.

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Et plus loin sur le port, se confirme l’étrange rencontre du romantique et du militaire.IMG_1258Devant le porte-avions USS Midway, une statue de près de 8 mètres de haut de Seward Johnson : un marin, tout à la joie de la reddition du Japon, embrasse à pleine bouche une infirmière inconnue (mais blonde, parce que les hommes préfèrent). On aura reconnu la célèbre photo d’Alfred Eisenstaedt publiée dans Life en août 1945.Résultat d’images pour life v-j dayLa statue, baptisée Unconditional Surrender (reddition sans conditions), a été définitivement installée à cet emplacement à San Diego en 2013 et il en existe aujourd’hui plusieurs exemplaires, dont un au mémorial de Caen. Mais elle a suscité la polémique, notamment de la part d’associations féministes qui y voient la célébration pure et simple d’une agression sexuelle puisque, après tout, la jeune femme n’avait rien demandé. Comme il s’est révélé impossible d’identifier sans équivoque les protagonistes de l’époque et que les témoignages divergent, on ne saura jamais le fin mot de l’histoire sur le caractère plus ou moins consenti du baiser…

Au minimum, on peut trouver légèrement agressif le poing fermé du soldat près du visage de la demoiselle (!) et préférer la version plus civile, plus parisienne et plus tendre du baiser de rue, publiée cinq ans plus tard par le même magazine Life.  Résultat d’images pour le baiser de l'hotel de ville