Ce n’était peut-être pas le bon jour : fatigue, chaleur, impatience de retrouver nos hommes, angoisse devant la difficulté de réassurer le camping-car pour un an alors que nous n’étions pas résidents au Québec… Mais y a-t-il un jour où Tijuana telle que nous l’avons vue nous aurait séduites ?

Derrière la zone en chantier côté américain, le drapeau mexicain et l’arche de Tijuana
Ville-frontière, Tijuana est séparée de sa voisine américaine San Ysidro par un mur, des barbelés, un poste-frontière que les Mexicains mettent des heures à franchir en voiture (mais que les touristes américains passent facilement à pied pour s’offrir quelques heures de simili-exotisme). Et par un gouffre économique.
Déjà, le passage à pied est un peu réfrigérant malgré la canicule.
En voiture, ça passe très bien vers le sud, mais vers le nord la file s’étire sur des kilomètres à travers la ville et les vendeurs à la sauvette ne méritent plus ce nom parce qu’ils sont bien installés et qu’ils ont tout leur temps. Mais alors vraiment tout leur temps.
Alors qu’au pied du mur côté américain, nous avons laissé le camping-car dans un centre commercial léché où s’alignaient les grandes marques, de l’autre les rues et placettes commerçantes plus ou moins à l’abandon et désertes se succèdent tandis que nous gagnons le centre-ville (à pied toujours et en nous perdant un peu parce que nous avons refusé les sollicitations des dizaines de taxi qui attendent le client au bout de la passerelle venant des Etats-Unis).
Aux abords de l’Avenida Revolucion, nous trouvons un peu d’animation et, oh que c’est joli, des fanions.
Si les Américains traversent volontiers la frontière, c’est pour dîner dans les restaurants (et boire, et fumer de la marijuana, et plus si affinités avec ces dames), mais aussi pour s’approvisionner en médicaments bon marché dans les nombreuses pharmacies ouvertes sur la rue.
Malheureusement, nous n’avons pas de médicaments à acheter, l’église nous déçoit, le repas servi par le restaurant est très quelconque…
Décidément, il faut régler ce problème d’assurance et nous abrégeons la promenade sur l’Avenida Revolucion pour rentrer aux Etats-Unis (dans ce sens-là, le parcours est très facile et bien fléché, sans doute pour faciliter la tâche des Yankees qui auraient forcé sur la téquila).
Triste bilan de l’opération : les filles sont persuadées que le Mexique, « c’est pourri ». Heureusement qu’ici le mur existe déjà et serpente jusqu’en haut de la colline pour empêcher la contagion.