Comme la fondation Getty, comme le musée Norton Simon et bien d’autres institutions culturelles à travers le pays, l’observatoire Griffith est né de la générosité d’un riche amateur éclairé qui s’est réveillé un beau matin en se disant qu’il fallait qu’il fasse profiter tout le monde des biens et du savoir qu’il avait accumulés.
En l’occurrence, l’industriel Griffith J. Griffith, ayant regardé l’espace à travers un télescope, pensait que la face du monde en serait changée si chacun avait la chance d’en faire autant. Il fit donc en sorte que soit construit un observatoire dans le parc dont il avait fait don à Los Angeles en 1896 (à l’époque, la ville avait hésité à accepter le don, pensant que les gens n’iraient jamais dans cette banlieue éloignée, mais aujourd’hui le parc est un poumon vert au milieu de l’agglomération)
Ouvert en 1935, l’observatoire accueille le public gratuitement, et on s’y bouscule ! Même en semaine, même à vingt-deux heures et même si, ce soir-là, Jupiter vers laquelle regardait le télescope était cachée derrière des nuages.
Il faut dire qu’il a beaucoup d’autres choses à voir : vue panoramique sur la ville, expositions, pendule de Foucault et bien sûr le fameux planétarium de La Fureur de vivre.
On peut donc remercier Griffith J. Griffith, qui était incontestablement un type bien, même s’il a malencontreusement tiré sur sa femme (elle s’en est sortie). Et pourtant il n’était pas forcément bien parti dans la vie avec des parents qui manquaient à ce point d’imagination…