Notre premier passage à Las Vegas en janvier nous avait laissé toute une liste d’incontournables façon Routard :
* Prendre un cours de craps et de blackjack dans son casino préféré et repartir avec son petit manuel du joueur.
* Jouer quelques dollars sur un bandit manchot et trouver que, décidément, une machine à sous sans les sous, c’est moins drôle. (Aujourd’hui on joue avec des cartes électroniques ; certes on entend des petits bips quand on gagne, mais ça ne remplace en rien le bruit des pièces qui tombent. D’ailleurs, certains casinos commencent à revenir aux pièces.)
* Pour le prix de deux nuits au camping, prendre une des 7 000 suites de luxe du Venetian et profiter de ses dix piscines.
* découvrir le même Venetian comme un mirage depuis l’entrée du Mirage.
* admirer l’extraordinaire plafond en verre soufflé de la réception du Bellagio et le spectacle de ses grandes eaux musicales.
* assister aux fantaisies mythologico-pyrotechniques du Caesars’ Palace.
* et dénicher, au fond de ses labyrinthiques galeries commerciales, des petites merveilles même pas indiquées par le Routard, comme Antiquities, une boutique pour collectionneurs qu’on pourrait prendre pour un sex-shop, mais où l’on trouve vraiment plein d’objets intéressants (guitares de légende du rock, affiches de chefs-d’œuvre du cinéma signées par toute l’équipe du film, etc.).
Pour la modique somme de 695 dollars, nous aurions même pu acheter un cheveu d’Elvis.
Enfin, un cheveu : quelques millimètres d’un cheveu. Si son coiffeur a coupé tous ses cheveux en quatre comme ça, il doit être riche.
Près de la caisse, au rayon politique, l’éventail est large aussi, entre des documents portant la signature des Pères Fondateurs (Jefferson, Washington, Franklin) et des objets portant celle de Trump – ce qui permet de constater que celle-ci est aussi inquiétante que sa photo officielle d’entrée à la Maison-Blanche.
En quittant Las Vegas, petit crochet pour voir le Hoover Dam, construit sur le Colorado dans les années 1930, et le Lake Mead, qui flirte toujours avec son plus bas historique.
Et sur la route de Los Angeles, à dix miles au sud de Las Vegas, surprise : dans le désert, d’étranges champignons géants colorés : une sculpture à mi-chemin entre Land Art et Pop Art installée trois semaines plus tôt.

Seven Magic Mountains, Ugo Rondinone
Aussitôt, nous reconnaissons la patte d’Ugo Rondinone, dont nous avons déjà vu une sculpture à Miami Beach lors de la foire internationale Art Basel en décembre.
Voilà, maintenant vous savez ce qui est à la pointe de la branchitude artistique. Et si vous avez envie de voir l’installation de Las Vegas, dépêchez-vous, elle ne devrait rester en place que deux ans.