Le dernier week-end de mai, qui comprend le lundi férié de Memorial Day, marque traditionnellement le coup d’envoi de la saison touristique et voit une affluence record dans les parcs nationaux. Ça tombait bien, on avait justement prévu d’en voir trois ce week-end-là.
Une triplette de canyons, en fait (et beaucoup de route entre chaque site).
1) Samedi, le Black Canyon of the Gunnison (un affluent du Colorado) : au pays des superlatifs, celui-là remporte la palme du plus profond (jusqu’à 800 mètres) et du plus étroit.
Malgré son nom, ce canyon n’est pas sombre partout et offre même de belles parois colorées (ici, le Painted Wall).
2) Dimanche : Canyonlands National Park.
Juste un petit arrêt pour profiter d’un panorama fantastique depuis l’Island in the Sky (l’île dans le ciel), un promontoire qui s’avance dans ce parc immense où l’on trouve des canyons (gorges du Colorado et de la Green River), mais aussi des arches, des aiguilles, des pitons rocheux, des plateaux…
Et toujours ce problème pour vous donner une idée de l’échelle de cette espèce d’empreinte de dinosaure… Vous pouvez essayer de distinguer la piste de 4×4 qui la longe.
3) Lundi : pour finir en beauté, le Zion National Park.
J’aimerais bien vous mettre toutes les photos de cirques de roche rouge, de falaises vertigineuses, de vallée enchanteresse (si le parc s’appelle Zion/Sion, c’est parce que les Mormons y ont vu la Terre Promise) et d’animaux pas farouches.
Mais concentrons-nous sur le clou de la visite : au bout d’un chemin qui longe la Virgin River, on peut continuer à en remonter le cours en marchant dans l’eau et progresser à l’intérieur du défilé pour une promenade de quelques heures. Magique.
Nota bene, tout de même : en cette saison, qui est la meilleure pour la balade, l’eau est à onze degrés (un peu frisquet au début, mais dès qu’on ne sent plus ses jambes, c’est bon), le courant est assez fort par endroit et, de traversée en traversée, on est amené à se mouiller jusqu’aux genoux, jusqu’aux cuisses, jusqu’aux fesses, tout en progressant précautionneusement sur des rochers et des galets… Autant dire qu’il a fallu porter Laurette un certain nombre de fois, en priant pour ne pas tomber avec le sac qui contenait pique-nique, portefeuille et appareil photo.
Mais ce qu’il y a de bien avec le service des parcs nationaux américain, c’est qu’ils ont manifestement droit à un pourcentage de pertes de touristes, donc ils vous encouragent plutôt à vous lancer dans ce genre d’équipée .
D’ailleurs, quand nous regagnons l’entrée du défilé en fin d’après-midi, il ressemble un peu au métro à l’heure de pointe : eh oui, c’est Memorial Day !