Normalement, pour se retrouver à Lost Hills (« collines perdues »), il faut vraiment le vouloir. Ils sont même tellement étonnés que vous soyez là qu’ils en ont fait un château d’eau.

 

 

(Et pendant qu’on le regarde, on en profite pour s’étonner du nom de cette bourgade parce qu’en fait de collines, ce serait plutôt la platitude à perte de vue… Bon sang, mais c’est bien sûr, ils ont perdu leurs collines ! Tout s’explique.)

Nous, on ne tenait pas spécialement à s’arrêter à cet endroit, mais le GPS nous a fait passer par-là en pleine nuit pour aller d’un grand axe à un autre et ma curiosité a été éveillée quand, avant l’entrée de la ville, nous avons traversé une morne plaine tout à fait ténébreuse, mais où semblaient se mouvoir des formes évoquant les fameux derricks que j’avais cherchés en vain au Texas. Il fallait que je voie ça de jour.

Et voilà ce que ça donnait, de jour.

Des étendues tout aussi plates que de nuit, mais peuplées de bébés derricks plantés en rangs serrés et dont environ un sur dix pompait.

 

 

 

 

 

Entre leurs différentes couleurs, positions, vitesses, ces mécaniques aux faux airs de mantes religieuses ou de musulmans en prière nous ont offert une chorégraphie proprement fascinante… ainsi que l’occasion d’initier les enfants à l’univers des shadocks. Ce voyage aura servi à quelque chose.

 

 

 

De jour, nous avons pu aussi découvrir que dans l’immense vallée du San Joaquin, on ne cultive pas que les pompes à pétrole.

Plus loin enfin, nous avons dû gravir les montagnes qui nous séparaient de Santa Clarita et Los Angeles en franchissant péniblement le col de Tejon, tellement rude pour les mécaniques que nous avons vu plusieurs véhicules arrêtés sur le bas-côté. Mais la récompense est belle avec le Pyramid Lake et la descente vers le camping et Antelope Valley où nous nous poserons quelques jours pour travailler avant d’attaquer Los Angeles !