Parmi les grands noms de la littérature américaine, il en est un, John Steinbeck, qui mérite à plus d’un titre notre admiration et notre sympathie – le moindre n’étant pas qu’il a réalisé avec son chien (un caniche français) un tour des Etats-Unis qu’il a raconté dans Voyages avec Charlie et dont l’itinéraire recoupe bien des fois le nôtre !
La petite ville de Salinas, patrie du grantoteur (prix Nobel de littérature en 1962, on s’incline), a consacré à l’enfant du pays un musée comme d’habitude très agréable à parcourir et où l’on redécouvre la vie et l’œuvre de celui qui s’est notamment attaché à raconter la vie et les déboires des producteurs de salades (A l’Est d’Eden*), des pêcheurs de sardines (Rue de la Sardine), des cueilleurs de pêches et autres ouvriers agricoles de la région (Les Raisins de la colère, Des Souris et des hommes)…
La campagne alentour est restée très agricole et on y voit toujours les choses en grand !
Et à quelques dizaines de kilomètres de là, mais sur la côte, un autre haut lieu littéraire : Monterey et son quartier des conserveries de poissons (Cannery row), dont Steinbeck a dépeint la vie dans les années 1940.
A l’époque, la petite ville, éphémère capitale de la Californie au dix-neuvième siècle, pouvait se proclamer capitale mondiale de la sardine pour se consoler, tant la pêche et les activités de mise en boîte y étaient importantes.
Hélas, ils ont pêché tant et si bien qu’ils ont eu raison du stock de poissons dès la décennie suivante… Reste la beauté de la baie de Monterey (qui fait désormais partie d’un immense sanctuaire marin), des aménagements touristiques pas désagréables et quelques traces émouvantes.
* Dans A l’Est d’Eden, je parie que vous vous souvenez plus de James Dean que des salades qui arrivent pourries à New York après avoir traversé tout le pays en train, et pourtant c’était tragique aussi !