Depuis que nous avions quitté la Louisiane pour le Texas, on sentait qu’on était passés à l’ouest, quelque chose dans l’air. Mais cette fois-ci, c’est officiel : Forth Worth, tout à côté de Dallas, se proclame « porte d’entrée de l’ouest américain » et il faut reconnaître qu’elle est à la hauteur de sa réputation, notamment dans le quartier des anciens parcs à bestiaux, les stockyards par où, dans les années 1870, transitaient les troupeaux rassemblés plus au sud par les cow-boys texans qui les faisaient monter vers le Kansas.

 

Plus tard, quand est arrivé le chemin de fer, on y a installé un marché et des abattoirs qui étaient les deuxièmes des États-Unis au début du 20^e siècle. La belle époque des saloons et des bordels, celle du Kid de Sundance et de Butch Cassidy, qui y avait installé le quartier général de sa « horde sauvage ».

Et aujourd’hui, on peut y assister toute l’année au vénérable spectacle du Pawnee Bill’s Wild West Show et à des compétitions du championnat de rodéo.

Le Wild West Show : des cow-boys font la démonstration de leur habileté à manier le fouet, le lasso, le pistolet. Une cow-girl nous présente un tour de voltige. Un Indien fait la danse de la pluie dans un nuage de fumigène. Pas inoubliable, mais un petit côté suranné sympathique. Ce qui est chouette, c’est qu’à la fin on a le droit d’aller sur la piste pour toucher les chevaux et les cow-boys. Non, pardon, seulement les chevaux.

Et le soir, pour terminer l’année en beauté : le rodéo.

Avant la compétition, grand moment de religion patriotique : promenade du drapeau au son de “I Am Proud to be an American” (vérification faite, le vrai titre est : God Bless America) , puis tout le monde se lève pour chanter solennellement l’hymne national. Au milieu de quoi le cheval se soulage, au grand et bruyant ravissement de tous les enfants (et un peu du mien parce que j’ai mauvais esprit).

 

Ensuite nous ne voyons pas la soirée passer. Je ne comprends pas grand-chose à ce que dit le présentateur qui explique les règles et présente les concurrents (on dira que c’est la mauvaise qualité de la sonorisation), mais nous nous passionnons pour chaque épreuve :

* rodéo sur cheval et sur taureau : classique, imparable. Le premier candidat a même réussi à saluer le jury avec son chapeau, donc on aurait pu croire que c’était facile, mais la suite a prouvé que non.

* ligotage de bouvillon : et que je t’attrape mon bouvillon au lasso en 3 secondes, et hop, que je saute de cheval et que je te le ligote (le bouvillon) en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire…

* course de tonneaux : une épreuve de vitesse à cheval, apparemment réservée aux cow-girls. Ca se joue à rien et les chevaux, de vraies petites bombes, sont au bord de la rupture d’équilibre à chaque fois qu’ils font le tour d’un tonneau avant de filer ventre à terre dans la ligne droite…

Le tout entrecoupé d’intermèdes avec les clowns du rodéo ou d’animations où l’on propose aux enfants de redescendre dans l’arène pour attraper un bouvillon. Bref, le baptême réussi : on y retournera volontiers et, pour un peu, on suivrait le championnat !

Même si n’a pas l’intention d’acheter de santiags ou stetson, on pourrait se laisser tenter par les boutiques (premier prix du Stetson : 250 dollars, mais ça peut aller jusqu’à 1 500).

 

Ambiance texane pur jus au White Elephant Saloon – mais si vous y allez en demandant un jus de fruit, sachez que le barman sera tellement surpris qu’il vous l’offrira !