Comme quoi les Texans n’ont pas forcément mauvais fond, puisque c’est de cet État qu’est venu un des présidents qui aura laissé le plus grand héritage social après Roosevelt : vice-président de Kennedy, puis président après son assassinat en 1963, Lyndon B. Johnson a mené à son terme avec énergie tout le programme de réforme de Kennedy et plus encore (assurance-maladie pour les pauvres et les personnes âgées, déségrégation et droits civiques, conquête spatiale, protection de l’environnement…). Seule ombre au tableau : la guerre du Vietnam, où il n’aura pas su empêcher l’escalade.
Il y a une foule surprenante ce jour-là pour visiter le musée qui lui est consacré à Austin et où l’on peut notamment voir une reconstitution du bureau ovale (comme on ne peut plus visiter le vrai à Washington, on s’en contentera).
LBJ était connu pour savoir à la fois charmer et impressionner physiquement ses interlocuteurs (on appelait ça le « traitement Johnson »), mais aussi pour son sens de l’humour.
C’est lui qui a dit : « Si un jour je devais marcher sur les eaux du Potomac, le lendemain les journaux titreraient : Le président ne sait pas nager. »
Le Capitol : en pierre rouge et plus haut de 15 pieds que celui de Washington. Parce qu’on est au Texas, où tout est plus grand, c’est écrit partout.
Avant ces visites, nous avions fait un arrêt-déjeuner au légendaire Kreuz Market, qui depuis 115 ans sert la version hard-core du barbecue texan : pas de sauce (ça dénaturerait le goût de la viande) et pas de couverts non plus. Autrement dit, il faut manger avec les doigts, à même le papier-boucherie. Si vous êtes sage, on vous donnera quand même une cuillère en plastique pour manger votre salade de chou et votre purée de pommes de terre. Cela reste un spectacle à déconseiller aux âmes sensibles, mais les travers de porc sont vraiment à s’en lécher les doigts !

Les barbecues aussi sont plus grands au Texas.