Je me faisais une image tellement romantique de Charleston (danse endiablée, fleurs de magnolia et parfums de jasmin) que je courais fort le risque d’être déçue. De fait, ce ne fut pas tout à fait l’enchantement attendu. L’accueil est parfait, les belles maisons coloniales sont là, mais je m’attendais à un vieux quartier plus dense, plus charmant. La faute en partie à la saison : pas de fleurs, le ciel est un peu terne et éteint les couleurs, nous sommes tout de même en novembre. Et peut-être suis-je encore un peu sous le coup de l’étrange soirée électorale de mardi dernier…
(D’ailleurs, je n’ai réussi qu’à prendre des photos assez laides, ou carrément floues : voyez celle de la promenade de bord de mer !)
Or Charleston est le lieu idéal pour évoquer les mauvais souvenirs ; la Caroline du Sud, fer de lance de la cause esclavagiste, a été la première à faire sécession en 1860, et c’est ici, avec les coups de feu tirés sur Fort Sumter par les sudistes, qu’a éclaté la guerre civile.
Histoire ancienne ? Très ancienne ?
Par une vilaine coïncidence, c’est aussi à Charleston que s’est ouvert en début de semaine le procès du suprématiste blanc qui, en 2015, a tué 9 personnes en ouvrant le feu dans une église de la communauté noire…
Mais je m’en voudrais de caricaturer : après tout, la Caroline vient de réélire son sénateur noir.
Parce que tous les racistes ont leur bon Noir ?
Décidément, l’humeur n’est pas bonne. Je reviendrai quand les magnolias et les cœurs seront en fleurs.
Visite de la Calhoun Mansion : photos de l’intérieur interdites, mais vous pouvez tout voir ici. C’est la résidence privée d’un amateur d’art qui l’a acquise il y a dix ans pour y loger sa collection autant que sa famille. De belles choses, mais dire que c’est chargé est un euphémisme. Et devoir contourner cinq meubles pour traverser les quelques mètres qui séparent l’escalier de la porte de ma chambre ne correspond pas à l’idée que je me fais du luxe !