Après notre mésaventure de la veille à l’entrée de l’académie militaire, il était trop tard pour les visites. Ne voulant pas rester sur cette impression, nous avons cherché une solution pour la nuit et un autre soldat nous a autorisé à la passer sur le parking du musée de l’armée – comme quoi ils ne sont pas tous méchants…
Ça valait le coup : la vue depuis le campus est effectivement sublime et l’histoire de West Point parallèle à celle du pays puisque l’académie a été créée sur ce site stratégique quelques années après l’Indépendance, à l’époque où il fallait doter le pays d’une élite militaire.
Le musée de l’armée est lui aussi passionnant (si, si, la guerre d’Indépendance, les guerres indiennes, la guerre de Sécession, les guerres du 20e, y compris celle du Vietnam, sur laquelle le panneau ne se mouille pas trop parce que tout ça est bien compliqué, ma pauv’ dame), mais nous n’y ferons qu’un petit tour parce que New York, New York nous appelle !
Ayant garé le camping-car sur Staten Island, c’est en arrivant par le ferry que nous avons découvert la fameuse skyline (je triche : on l’avait aperçue depuis l’autoroute du New Jersey, mais j’y reviendrai).
Ce fut l’enchantement, bien sûr, un enchantement qui devait se renouveler au fil des allers-retours en ferry, et chaque fois dans des conditions différentes (nuit noire, brume matinale, etc.).
Ce premier soir, nous avons commencé à remonter Broadway ; nous voulions voir jusqu’où nous irions et prendre la mesure de la ville. Évidemment, nous n’avons pas été très loin, et au lieu de prendre la mesure de la ville, c’est plutôt nous qui avons eu l’impression d’être engloutis par elle ! D’autant qu’à sa naissance, Broadway (« large avenue ») ne mérite pas vraiment son nom et paraît même étroite, écrasée qu’elle est par les gratte-ciel qui la bordent.
Et puis on a beau connaître des images de New York, rien ne prépare vraiment au choc des contrastes entre les bâtiments : époques, tailles, formes, matériaux, couleurs, fonctions… Le paysage urbain paraît tout d’abord n’avoir aucun sens et vers où qu’il se tourne l’oeil ne se repose pas un instant. Bref, comme bien d’autres avant nous, cette première soirée à New York nous aura laissés sonnés, et cela devait durer !