Tempête de neige sur les parcs de Sequoia, Kings Canyon et Yosemite que nous comptions visiter entre la vallée de la Mort et San Francisco. Les routes sont bloquées et de toute façon on ne verrait rien. Il faut changer nos plans et, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous décidons de remonter vers San Francisco par la côte : la mission de la Purisima, Santa Barbara, Hearst Castle, la spectaculaire côte du Big Sur, il y a aussi de quoi voir.
Pour aller vers l’ouest et la côte depuis la vallée de la Mort, il faut franchir plusieurs chaînes de montagnes, notamment la Sierra Nevada, dont les cols sont fermés en cette saison. Nous sommes donc obligés de descendre très au Sud pour la contourner et du coup, quand nous rejoignons la côte, elle a un air méditerranéen fort agréable.
Toute la côte californienne jusqu’aux porte de San Francisco égrène un chapelet de missions (17e, les Espagnols, à peu près la même histoire que les missions autour de San Antonio au Texas). Ici, celle de Santa Barbara.
Plus nous montons vers le nord, plus la campagne évoque une Ecosse verte et vallonnée.
Visite de la mission de la Purisima à San Luis Obispo, la mieux conservée, qui a compté un millier d’habitants et têtes de bétail. On donne toujours dans le rose.
Puis on continue à monter vers le nord et, pour l’Ecosse, ça se confirme !
C’est donc dans une brume qu’on qualifiera de romantique que nous découvrons Hearst Castle, le rêve mégalomane du magnat de la presse William Randolph Hearst.
Fils d’un chercheur d’or devenu milliardaire et d’une femme passionnée de culture (déjà tout un programme), celui qui inspira Citizen Kane construisit son château de rêve au sommet (jusque-là inaccessible) de la colline de son enfance, dans un style hétéroclite mêlant antique, gothique, espagnol, Art nouveau…
Après en avoir meublé les 6 000 m2 de pièces de collection, il y reçut dans les années 1920 à 1940 le gratin politique et tout ce que Hollywood comptait de beau monde. Et c’est vrai que pour le plaisir d’un plongeon dans la piscine, on se contenterait volontiers d’un des petits pavillons d’invités.
Nous redécouvrons la côte en descendant du nid d’aigle. En revanche, pour la route panoramique du Big Sur, c’est raté : elle est fermée suite à des glissements de terrain. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et; vu la configuration de la route à flanc de falaises, si elle glisse, c’est le grand plongeon dans l’océan, donc j’aimerais autant qu’ils s’assurent que c’est solide avant de rouvrir !