9-10 décembre – Alabama : Montgomery-ville fantôme

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— l’église de Martin Luther King

Traverser l’Alabama et passer à Montgomery, c’est forcément se souvenir de la lutte pour les droits civiques dans les années cinquante et soixante : le boycott des bus de la ville en 1955-1956 (suite à la rébellion de Rosa Park qui avait refusé de laisser sa place à un Blanc), boycott qui fut orchestré par le jeune pasteur, un certain Martin Luther King, et qui incita la Cour suprême à déclarer illégale la ségrégation dans les transports publics ; ou encore, dix ans plus tard, les marches entre les villes de Selma et Montgomery (là aussi sous la direction de M.L. King), qui donnèrent une impulsion décisive à la reconnaissance du droit de vote des Noirs.

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Première escale sur la base aérienne de Tuskegee, où l’on se souvient des premiers pilotes d’avion noirs formés pendant la Seconde Guerre mondiale (à une époque où tout le monde n’était pas bien sûr qu’ils seraient capables d’un tel exploit intellectuel…)
Et puis, quelques dizaines de kilomètres plus loin, Montgomery, un samedi après-midi : le désert ! Tout est fermé, même, à notre grand dam, les bibliothèques.
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Jamais on ne croirait être dans la capitale d’un Etat qui, avant d’être au cœur de la lutte pour les droits civiques, avait déjà été le théâtre d’événements d’importance nationale puisque c’est sous le dôme du capitole de Montgomery que les délégués des États du Sud proclamèrent leur sécession en février 1861.
De l’autre côté de la rue, on trouve d’ailleurs l’éphémère « Première Maison-Blanche de la Confédération » où vécut le président Jefferson Davis pendant quelques mois avant que la capitale ne soit transférée à Richmond en Virginie. (L’intérieur a été préservé tel quel et la maison est un lieu de pèlerinage pour tous les nostalgiques de la cause confédérée, dont beaucoup de Texans, paraît-il.)
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1860, 1960… patience, à ce rythme-là, Montgomery devrait de nouveau se réveiller vers 2060.