Il y a trois façons d’accéder au sommet du mont Washington : l’antique petit train à crémaillère (hors de prix) ; la route à péage (pratiquement aussi chère, le charme en moins) ; et les sentiers de randonnée, qui ont donc eu notre préférence.
Il faut savoir que le mont Washington, quoique de faible altitude (1 900 mètres), est réputé pour son micro-climat subpolaire (le pire au monde, affirme son site : neige possible en été, brouillard 300 jours par an, vents d’une extrême violence). Et de fait, alors que tout autour il faisait beau (25°, soleil), au sommet il régnait ce jour-là une brume à couper au couteau, la tempête soufflait au point d’en déchirer nos minces ponchos en plastique (comment les nuages font-ils pour s’accrocher ?) et les doudounes et gants de ski étaient indispensables. D’où notre fierté d’avoir réalisé cette ascension.

La Tip-Top House, ancien refuge au sommet (il y a une anomalie sur cette photo ; indice : vue sa tenue, j’en connais une qui n’est pas montée à pied !)
Nous avons fait la boucle la plus classique (montée par l’Ammonoosuc Ravine Trail et descente par le Jewell Trail), ce qui s’est traduit pour nous par une randonnée de 11 heures (9h-20h), avec une demi-heure d’arrêt au Lakes of the Clouds Hut (« refuge des lacs dans les nuages ») et presque deux heures au sommet pour nous requinquer. Mais tout le monde est ravi d’avoir fait cette ascension mythique où certains passages tenaient presque plus de l’escalade que de la randonnée ; de n’avoir pas cédé aux moments où le découragement guettait ; et d’avoir vécu ces instants magiques où la brume se lève pour découvrir des panoramas grandioses.
Et ma Laurette de sept ans de demander le soir : « On remontera sur des montagnes pendant les un an ? Parce que j’aime bien ! »