Il faut bien l’avouer, nous attendions tous avec excitation ce passage de la frontière américaine, comme un nouveau début de l’aventure… D’autant qu’il y avait la question de savoir quel temps de séjour on nous accorderait d’emblée dans le pays. Nous avions des visas de tourisme avec lesquels on donne habituellement six mois à compter de l’entrée dans le pays, renouvelables une fois. Mais l’employé de l’ambassade à Paris m’avait bien expliqué que cela dépendrait du douanier en poste et que celui-ci pourrait aussi nous accorder tout de suite un an… ou seulement trois mois ! Légère angoisse.
Le jour en question, nous sommes comme il se doit dirigés vers le parking des « secondary inspections » avec les autres cas suspects et on nous fait mariner deux bonnes heures, entrecoupées de brefs interrogatoires au cours desquels le douanier m’indique qu’en vertu de son uniforme il a le pouvoir absolu de décider de notre sort et que tout ce que j’ai pu lire ou entendre à l’ambassade ne sont que des âneries sans fondement. Questions déstabilisantes, tentatives d’intimidation avec mensonge (« vous savez que dans six mois il faudra obligatoirement que vous ressortiez du pays pour faire une nouvelle demande ? »), tout y passe. Je m’y étais préparée (mon passage à l’ambassade de Paris m’a servi d’entraînement) et je reste calme (« je ferai comme vous me direz de faire, monsieur »).
Enfin il nous convoque une dernière fois : il en a parlé au chef, toutes les vérifications ont été faites à Paris et on peut exceptionnellement nous accorder un an… Ouf ! Je me passerai très bien d’une autre expérience de ce genre.

Le bonheur, c’est parfois simple comme un coup de tampon !
Pour fêter ça dignement, nous déjeunons au McDonald (il est 15h et il n’y a plus grand-chose de comestible dans le véhicule parce que je ne savais pas s’ils laisseraient passer les produits frais ; pour ça aussi, j’ai l’impression que c’est un peu la loterie), puis nous entrons pour de bon dans le Vermont en longeant le lac Champlain.
Tout me paraît incroyablement beau. La nature est somptueuse, les villages sont au cordeau, personne ne semble avoir de problèmes de fin de mois et chaque maison a son drapeau américain. Je voudrais tout photographier. Ça y est : nous y sommes.

Lac Champlain, 1ère baignade aux Etats-Unis