Commencer un tour des États-Unis par le Vermont, c’est sans doute pour un Européen commencer par le plus facile : tout est coquet, léché, presque familier (ces collines verdoyantes où paissent les vaches des fermes rouges Fisher-Price de notre enfance…). Impression confortable, mais un peu trompeuse !
Par exemple en ce qui concerne le fromage. D’autant que le hasard a voulu que nous fassions nos premières courses dans une épicerie finalement assez chic dans laquelle on trouvait d’excellents pains, abondance de fruits et légumes et tous les fromages désirables, y compris du Roquefort. Si bien que nous avons cru qu’on avait dressé avant notre départ un tableau exagérément pessimiste de la malbouffe américaine… Erreur !
Pour commencer, le cheddar du Vermont est le seul fromage de fabrication américaine que nous appréciions (quand il est bien affiné).
Ensuite, s’il existe dans toutes les villes d’une certaine taille des enseignes (Wholefoods, Trader Joe…) où l’on trouvera des fromages importés, il est à craindre, vu les rayons de certaines grandes surfaces parmi les plus populaires, que beaucoup d’Américains pensent qu’il n’existe au monde que deux sortes de fromage : le cheddar (souvent râpé et orange vif) et l’American Cheese (ce fromage insipide et blanchâtre découpé en tranches carrées mollassonnes).

Notez que le code couleur est assez facile à décrypter: rouge et vert façon Ecossais, bon ; violet et orange, mauvais.
Comme par ailleurs les appellations d’origine contrôlées ne sont pas respectées, on peut facilement se retrouver à acheter du parmesan qui n’a de parmesan que le nom, ce qui complique singulièrement les courses. Méfiance !
Outre les très appétissantes « ficelles de fromage »,
le pire que nous ayons trouvé jusqu’à présent (mais nous ne désespérons pas) reste le fromage en bombe !
(D’un autre côté, j’écris ce billet relativement au début de notre voyage. Si je déniche un bon petit fromage de derrière les fagots, je vous tiendrai au courant. J’ai des pistes…)